Histoire du moulin de Lastouillas

“Pendant des siècles, les moulins ponctuèrent le paysage ; on les comptait par milliers.
A présent, rares sont ceux qui figurent sur nos cartes routières.
Sur les guides touristiques, des petits pictogrammes représentent les monuments dignes d’intérêt.
Les châteaux, les églises, les musées, les ruines, les beaux sites ; même les mines et les usines ont les leurs.
Rien sur les moulins !!!
Châteaux, églises et moulins constituaient autrefois une trilogie indissociable dans la société traditionnelle.
Qu’en est-il aujourd’hui ?”
(tiré du Guide des moulins en France par Annie Candoré)

Nous avons retrouvé aux archives départementales des récits de faits et divers concernant le moulin de Lastouillas (en vieux français):

- concernant une rixe entre les meuniers du moulin de Lastouillas et le moulin du Roudal - année 1743 (4 pages), la traduction apparaît en cliquant sur le document

- concernant des comptes entre les meuniers du moulin de Lastouillas et du Roudal pour l'application d'un titre de 1604 à la hauteur de l'écluse du moulin du Roudal - année 1789 (2 pages) : pas de traduction

- du moulin à huile, avec sa roue en place, abrite une presse à huile . Il existait un système à carder la laine actionné par une roue à tablettes.

- du moulin à farine fonctionna jusqu’en 1927 par des meules en pierre dont un jeux reste en place. A partir de 1927, il y eut l’installation d’une minoterie avec production d’électricité pour l’éclairage. Pour des raisons divers, il n’y eut aucune modification ni amélioration depuis 1927. Certaines machines ont du être achetés d’occasion car un cylindre semble très ancien et le planchister posé au sol est assez rare.

La présence de trois types de moteurs hydrauliques encore existants ou en projet de restauration (turbine, roue horizontale et roue verticale) donne à l'ensemble du site un intérêt particulier. Tout comme le bâtiment principal abritant la minoterie, ces éléments donnent à voir l'évolution dans l'histoire des techniques meunières ; leur diversité sur un même site hydraulique peut être considérée comme précieuse. La remise en état de marche de la turbine, la reconstruction du rouet et celle d'une roue verticale pour le moulin à huile est un projet indispensable.

L'élément le plus remarquable est assurément la minoterie. L'équipement Buhler du Moulin de Lastouillas est rare à plus d'un titre. La plupart des éléments qui le composent appartiennent d'abord à un patrimoine non reproductible et il n'existe, à notre connaissance, que très peu d'exemplaires de ces modèles de machines ; ceci vaut notamment pour l'appareil à cylindre simple et le planchister. Le constructeur suisse Buhler, dont le matériel était fiable mais coûteux, équipait en général des unités de production plus importantes que le moulin de Lastouillas, ce qui explique la rareté des modèles.

Enfin l'installation est restée homogène depuis son montage en 1927, ce qui constitue un précieux témoignage des savoir-faire et des techniques de montage de l'époque.

La remise en place des meules en bout de la ligne d'appareils à cylindre était indispensable et cohérente puisque dans la plupart des petites minoteries en avaient conservé un peu pour les céréales secondaires. Elle permettra d'animer le moulin par une production occasionnelle de farine, lui donnant ainsi une valeur didactique supplémentaire.